The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Les voies de la sécurité alimentaire au Soudan du Sud

Cette page a été publiée il y a plus de deux ans. Il est possible que certaines des informations qu’elle contient ne soient plus exactes.

Une route n’est pas seulement un moyen de se rendre d’un lieu à un autre. Pour certaines communautés du Soudan du Sud, une route représente un accès vital aux marchés, à l’alimentation et à des services essentiels.

Des années de conflit violent, des déplacements de population et des perturbations des échanges commerciaux ont mené à des niveaux d’insécurité alimentaire extrêmement élevés au Soudan du Sud. Plus de sept millions de personnes, soit environ deux tiers de la population, ont du mal à trouver suffisamment de nourriture chaque jour. 

La majorité des habitantes et habitants du Soudan du Sud survivent grâce à une agriculture de subsistance, en cultivant une parcelle et en élevant du bétail uniquement pour satisfaire leurs propres besoins alimentaires. Toutefois, le potentiel agricole du pays est immense : environ 75 pour cent de son territoire est cultivable. 

Les communautés agricoles ont des difficultés à sortir du schéma de l’agriculture de subsistance. La majeure partie de l’année, les agriculteurs et les agricultrices ne peuvent accéder aux marchés et n’ont pas la possibilité de s’éloigner de leurs communautés. Les routes sont impraticables pendant la saison des pluies, tandis qu'en période sèche, les déplacements sont longs et coûteux en raison de la mauvaise qualité des routes.

Soudan du Sud

Afin d’améliorer la sécurité alimentaire ainsi que de favoriser le commerce et le développement des marchés, l’UNOPS a construit des routes de desserte, c’est-à-dire des routes secondaires permettant d’atteindre de grands axes routiers, grâce à un financement de près de 44 millions d’euros accordé par l’Union européenne.

« L’Union européenne veut s’assurer que les routes de desserte sont rattachées aux routes principales. Cela améliorera la sécurité et permettra de faire parvenir des biens et des services dans toutes les régions du pays », précise Christian Bader, ancien ambassadeur de l’Union européenne au Soudan du Sud.

Dans le cadre de ce projet, l’UNOPS a construit plus de 170 kilomètres de routes de desserte et en a entretenu plus de 300 kilomètres supplémentaires dans les États de Warrab, des Lacs, de Bahr el Ghazal du Nord et de Bahr el Ghazal occidental. Quatre marchés et cinq systèmes d’alimentation en eau, d’hygiène et d’assainissement ont également été construits.

Désormais, les routes sont praticables tout au long de l’année, ce qui permet aux agriculteurs et aux agricultrices d’aller vendre leurs produits sur les marchés quelles que soient les conditions météorologiques.

DE NOMBREUX EFFETS POSITIFS

Grâce à ces nouvelles routes de desserte, Abuk Deng Alue, une agricultrice de Mayom Angok, peut plus facilement vendre ses excédents de production et gagner de l’argent pour acheter d’autres produits.

« Nous avons traversé la rivière pour venir vendre des gombos et des feuilles de courge sur ce marché », indique Abuk. « Depuis la construction de la nouvelle route, nous avons accès à une nouvelle clientèle et j’ai vendu énormément de gombos à beaucoup de personnes, ce qui est un vrai changement. »

Par ailleurs, davantage de personnes se rendent au marché d’Ayien Amoul pour acheter des arachides, du poisson et d’autres produits agricoles locaux. Les marchés ne sont toutefois pas les seuls à connaître un gain d’activité ; les nouvelles routes de desserte ont aussi des effets positifs sur les commerces locaux.

Angelina Deng, commerçante du marché d’Ayien, devant ses produits.
Des agriculteurs exposent leurs produits au marché de Bar-Urud.

« L’activité de mon petit restaurant est en plein développement, car chaque jour de marché m’amène de nouvelles personnes », observe Angong Deng Tor, propriétaire d’un restaurant à Ayien Amoul.

Les routes de desserte ont amélioré l’accès aux marchés, mais également à d’autres services.

Grâce à la nouvelle route, nous pouvons emmener les personnes malades et les femmes enceintes au dispensaire ou à l’hôpital à n’importe quelle heure. »

Deng Deng Yiel - agriculteur à Mayom Angok

Construites avec des matériaux fournis principalement par les communautés locales, les nouvelles routes de desserte ont également renforcé le sentiment de sécurité dans les régions concernées.

Une approche participative

Des centaines de personnes ont pris part aux discussions concernant les lieux de passage des nouvelles routes de desserte. Les membres des communautés ont ainsi pu poser des questions concernant le projet et approuver les tracés des routes qui devaient traverser des lieux communautaires importants.

« La route a amélioré la sécurité dans la région, et de nombreuses personnes peuvent se déplacer à des heures tardives, ce qui était impossible par le passé », souligne Simon Garang Dengand, chef suprême du comté de Marial Bai.

Afin de garantir la durabilité à long terme des effets positifs des routes de desserte, l’UNOPS forme également des ingénieures et ingénieurs d’État de nationalité sud-soudanaise afin de leur permettre d’assurer l’entretien de ces routes à l’avenir.

« L’UNOPS travaille avec des communautés et des institutions afin de transmettre les connaissances et les compétences indispensables pour garantir la durabilité de ces infrastructures », explique Peter Mutoredzanwa, ancien représentant et directeur du bureau l’UNOPS au Soudan du Sud.

Des membres des communautés locales ont travaillé à la construction des routes. Ce projet a permis à une partie de la population, en particulier à des jeunes, d’acquérir les compétences requises pour devenir conducteurs, conductrices ou géomètres, manier des équipements de construction ou travailler dans la maçonnerie.

« Je voulais devenir ingénieur pour aider mon peuple au Soudan du Sud », raconte Deng Tong Ngor, un ingénieur civil qui s’est formé dans le domaine de la conception en travaillant sur ce projet. « Désormais, je peux appliquer ce que j’ai appris ici à d’autres projets, et je peux fournir un travail de haute qualité. »

  • Une portion de la nouvelle route que l’UNOPS s’apprête à construire entre Kayango et Basilia.
  • Inspection des installations de drainage d’un gué sur la route de Kayango Getti.
  • Les travaux ont commencé sur le pont de Nyamlel, sur lequel passera une nouvelle route de desserte qui reliera Nyamlel au marché de Gok Machar.

À propos du projet

Ce projet de l’Union européenne axé sur la transformation agricole (European Union Zonal Effort for Agricultural Transformation: Bahr el Ghazal Effort for Agricultural Development – EU ZEAT BEAD) améliore la sécurité alimentaire et soutient le développement du commerce et des marchés au Soudan du Sud. Dans le cadre de ce projet d’une durée de huit ans et d’une valeur de 44 millions d’euros, l’UNOPS a construit ou entretenu plus de 470 kilomètres de routes de desserte, a construit quatre marchés et a mis en place cinq systèmes d’alimentation en eau, d’hygiène et d’assainissement dans les États de Warrab, des Lacs, de Bahr el Ghazal du Nord et de Bahr el Ghazal occidental.



À lire également