The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Un nouveau départ en faveur de la paix

Cette page a été publiée il y a plus de deux ans. Il est possible que certaines des informations qu’elle contient ne soient plus exactes.

Faites la connaissance des personnes qui ont posé les armes afin de lutter pour la paix en République centrafricaine.

Depuis 2013, le conflit armé en République centrafricaine affecte tous les aspects de la vie de la population. Il a causé d’innombrables morts, forcé le déplacement de communautés et entraîné la destruction d’entreprises et d’institutions publiques. Le manque de possibilités économiques de même que la souffrance et le deuil ont poussé beaucoup de personnes à prendre les armes. 

Dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies dans ce petit pays sans littoral, un programme de réduction de la violence communautaire aide à prévenir les conflits et à dissuader la population de rejoindre des groupes armés.

Sylvie

« J’ai rejoint un groupe armé après que mon père et mes grands frères ont été tués », raconte Sylvie, une ex-combattante qui vit à Bangui, la capitale du pays. « Je ne pense pas qu’il y avait quoi que ce soit de bon dans tout cela. La guerre a détruit le pays », ajoute-t-elle. 

Aujourd’hui, Sylvie vit avec son fils dans la banlieue de la ville et gagne sa vie en vendant des remèdes traditionnels à base de plantes. Elle suit également une formation en couture offerte par le programme de réduction de la violence communautaire, qui s’inscrit dans un processus de relèvement à grande échelle visant à prévenir les conflits dans le pays.

Pour Sylvie, l’apprentissage de la couture lui a donné une nouvelle orientation dans la vie. « Dès que j’aurai ma machine à coudre, je pourrai confectionner des vêtements, même des costumes. Si j’arrive à coudre un costume, ce sera formidable », précise-t-elle.

La couture me permet d’avoir un meilleur revenu sans avoir à recourir à la violence. »

- Sylvie

À la fin de sa formation, Sylvie recevra un kit comprenant une machine à coudre et d’autres articles pour l’aider à ouvrir son atelier de couture.

« Je n’ai plus besoin de prendre les armes. Je veux que les autres aussi déposent les armes afin que nous puissions vivre en paix », explique-t-elle en réfléchissant à l’avenir.

A fresh start for peace - in-story hero

Herman

Le manque de possibilités économiques a poussé Herman à rejoindre un groupe armé. « Je n’avais rien d’autre à faire. J’avais terminé le lycée et je n’arrivais pas à trouver du travail. Je n’avais aucun soutien pour aller à l’université. J’ai été forcé de rejoindre le [groupe armé] », explique-t-il. 

Même si le parcours d’Herman n’a pas été facile, il a désormais pris un nouveau départ et gère avec succès un magasin dans un petit quartier de Bangui. Il est devenu un membre respecté de sa nouvelle communauté.

Maintenant, je rêve de réellement prospérer et de développer mon entreprise. »

- Herman

Pour Herman, il est particulièrement important de participer au développement de sa communauté. « Nous devons être solidaires entre nous. Je veux offrir du travail aux gens et contribuer ainsi au développement du pays », ajoute-t-il.

Avant d’ouvrir son magasin, Herman a suivi une formation en commerce dans le cadre du programme de réduction de la violence communautaire, qui lui a permis d’acquérir les compétences nécessaires pour remettre sa vie sur les rails et lancer son entreprise.

Vanesa

Vanesa gérait une petite boutique qui l’aidait à payer ses études, mais son commerce a été pillé lors d’une flambée de violence en 2015. « J’ai perdu beaucoup de marchandises. J’ai dû arrêter d’aller à l’école », explique Vanesa, qui espère relancer son entreprise après sa formation en commerce. 

Même si Vanesa n’a jamais appartenu à un groupe armé, elle a un rôle important à jouer dans le processus de paix.

Il y a une très forte insécurité dans le pays, et c’est la raison pour laquelle je veux participer à cette formation, ainsi je pourrai contribuer au changement. »

- Vanesa

En dehors des études ou de la planification de nouvelles activités commerciales, Vanesa est une passionnée de football qui a joué pour l’équipe nationale féminine, notamment lors de matchs disputés au Cameroun et en République démocratique du Congo. Elle rêve de voyager davantage pour représenter son pays et montrer au monde entier ce que les femmes fortes et talentueuses peuvent accomplir.

En dépit des difficultés qu’elle a rencontrées, Vanesa n’a jamais renoncé à ses rêves. « Malgré la destruction du pays, je continue de jouer au football. Cela surprend les gens », souligne-t-elle. « Je veux être un exemple. Je ferai tout mon possible pour informer les autres de ce que j’ai appris ici [grâce au programme de réduction de la violence communautaire], car je veux que mon pays se développe. Je veux être une ambassadrice de la paix. »

Donner une chance à la paix

Le programme de réduction de la violence communautaire travaille directement avec les ex-combattants et ex-combattantes pour les aider à réintégrer la société. En plus de suivre une formation professionnelle, les bénéficiaires ont la possibilité d’échanger et d’apprendre davantage sur des sujets importants tels que la réconciliation nationale, la consolidation de la paix et le civisme.

Les formations sont également offertes aux personnes qui n’ont pas participé directement au conflit armé, mais qui ont aussi besoin d’un soutien. Cette inclusion permet de renforcer la cohésion sociale et de promouvoir la réconciliation entre les membres de la communauté.

« Établir un lien entre la sécurité, la paix et le développement est essentiel pour apporter des changements », explique Maurice Kamwanga Bindende, directeur par intérim du bureau de l’UNOPS en République centrafricaine.

« La création d’emplois est un aspect important du programme, qui est parfaitement adapté aux besoins du pays », ajoute-t-il.

Les détails du programme

Le programme de réduction de la violence communautaire soutient près de 10 000 personnes comme Herman, Sylvie et Vanesa en République centrafricaine.

Les ex-combattants et les non-combattants de communautés touchées par le conflit ont la possibilité de participer à une formation professionnelle qui leur permet d’acquérir des compétences et de recevoir du matériel pour faciliter leur réinsertion dans la société. Les participants peuvent choisir d’apprendre l’un des nombreux métiers disponibles, notamment la conduite, la mécanique, la maçonnerie, la cuisine, l’informatique, la couture, le commerce, la menuiserie et l’électronique. Le programme vise à soutenir le développement socio-économique et à promouvoir la cohésion sociale au sein de communautés sujettes à la violence.

Financé par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine, le programme fait partie d’une initiative des Nations Unies visant à désarmer les groupes de combattants et à stabiliser la situation en République centrafricaine. En tant que principal partenaire de mise en œuvre, l’UNOPS supervise les activités du programme en collaboration avec d’autres partenaires et des organisations locales travaillant en faveur de la paix et la réconciliation dans le pays.


À lire également