The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Améliorer l’état des routes et l’accès aux marchés au Niger

Le Niger dépend de son réseau routier pour relier les communautés et stimuler son économie, mais le mauvais état des routes rend les déplacements difficiles, lents et dangereux.

En 2021, plus de 20 000 personnes ont été tuées ou blessées sur les routes du Niger. Compte tenu du nombre limité de vols intérieurs et de l’absence d’un service ferroviaire régulier, la population nigérienne n’a guère d’autre choix que d’utiliser des routes souvent dangereuses pour se rendre d’une région à l’autre. 

Afin d’améliorer la sécurité routière ainsi que l’accès aux marchés, l’UNOPS a fourni des services de gestion de projet et une assistance technique pour la réhabilitation de plus de 300 kilomètres de routes au Niger, dans le cadre d’un projet d’irrigation et d’accès aux marchés financé par la Millennium Challenge Corporation et mis en œuvre par l’entremise du Millennium Challenge Account du Niger.

Issoufou Ide Hawidabou est l’une des nombreuses personnes qui ont bénéficié des travaux de réhabilitation. Pharmacien à Bella, dans la région de Dosso, son commerce est situé à proximité de la RN7, une route nationale qui avait besoin d’être remise en état. 

Auparavant, les déplacements étaient souvent périlleux en raison du mauvais état de la route.

Des gens circulant à moto tombaient dans des trous sur la route avant d’arriver ici à la pharmacie. »

Issoufou Ide Hawidabou - pharmacien

L’état de la route avait également une incidence sur la capacité d’Issoufou à approvisionner sa pharmacie et à fournir des médicaments essentiels à sa communauté.

La livraison des commandes de fournitures médicales pouvait prendre jusqu’à neuf heures. Le voyage pour se rendre à la pharmacie était d’autant plus difficile pendant la saison des pluies, les routes inondées ralentissant ou empêchant souvent l’acheminement des médicaments et les déplacements de la clientèle.

Après la réhabilitation de la route, le temps nécessaire pour venir à la pharmacie depuis les villages environnants a considérablement diminué, et le délai de livraison des médicaments a été réduit de moitié.

Aujourd’hui, la clientèle d’Issoufou peut accéder plus facilement et plus rapidement à la pharmacie, ce qui lui permet d’aider davantage de personnes, plus efficacement qu’auparavant.

Dans le village de Régi-Pharé, également situé à proximité de la route réhabilitée, Djamilla Hassane est bien placée pour savoir qu’une route peut faire la différence entre célébrer la vie et pleurer la mort. En raison du mauvais état de la route, la sœur de Djamilla a eu de la difficulté à obtenir des soins médicaux lorsqu’elle était sur le point d’accoucher.

« Je me souviens du jour ou ma sœur aînée a dû être évacuée vers [l’hôpital de] Gaya », souligne Djamilla. « La route était en si mauvais état que l’ambulance ne pouvait pas venir jusqu’ici. Nous avons dû louer un autre véhicule pour l’emmener à l’hôpital. »

Le voyage sur la route cahoteuse a été extrêmement lent et douloureux pour sa sœur. Elle a finalement dû subir une césarienne, donnant naissance à une petite fille en bonne santé qu’elle a nommée Roukaiya.

La mémoire de ce voyage éprouvant reste gravée dans l’esprit des habitantes et habitants du village.

Avant la réhabilitation de la route, nous avions peur de voyager. Maintenant que la route a été remise en état, c’est beaucoup mieux. En cas de problème de santé, l’ambulance peut venir vous chercher rapidement. »

Djamilla Hassane - étudiante

Similairement, le mauvais état du tronçon de route menant à Margou Santche et à son marché rendait la conduite difficile.

« Auparavant, il fallait plusieurs heures pour aller au marché vendre nos beignets », affirme Aissa Zarafi, qui travaille sur ce marché depuis plus de 30 ans. 

Elle se trouvait souvent bloquée à Margou Santche, incapable de rentrer à Dosso car le véhicule qui devait la ramener était coincé dans un trou ou tombé en panne.

« Le mauvais état de la route me forçait à dormir sur place, et mes enfants restaient seuls à la maison », explique-t-elle.

Au fil des ans, l’état de la route se dégradait et de moins en moins d’autobus, donc de moins en moins de personnes, se rendaient à Margou Santche. Les ventes de beignets d’Aissa diminuaient aussi en conséquence. Heureusement, les déplacements sur la route réhabilitée sont maintenant plus faciles et rapides, et la clientèle plus importante que jamais.

Il faut maintenant moins d’une heure ou deux pour arriver [à Margou Santche]. La route est en excellent état et nous n’avons plus à passer la nuit ici. »

Aissa Zarafi - vendeuse de beignets

À propos du programme

Ce programme est mis en œuvre par le Millennium Challenge Account du Niger, une entité créée spécialement par le gouvernement nigérien dans le but de gérer un financement de 442 millions de dollars de la Millennium Challenge Corporation.

Le programme de six ans, auquel l’UNOPS apporte un soutien technique et administratif, comporte deux projets ayant pour objectif de réduire la pauvreté et de stimuler la croissance économique dans les régions de Dosso, Maradi, Tahoua et Tillabéri, au bénéfice de quatre millions de personnes.

Le « Projet d’irrigation et d’accès aux marchés » a permis de réhabiliter et de construire des systèmes d’irrigation dans le but de faire passer la capacité d’irrigation à 3140 hectares de terres.

Il a en outre assuré la réhabilitation de plus de 300 kilomètres de routes, tandis que des réformes sectorielles ont amélioré la gestion des terres et des ressources naturelles, l’entretien des routes ainsi que l’accès à des engrais de qualité à des prix abordables. Des formations en agriculture ont contribué au transfert de connaissances en matière de commercialisation des produits et d’entretien des infrastructures d’irrigation.

Le « Projet des communautés résilientes au changement climatique », quant à lui, a bénéficié à plus de 3,4 millions de personnes en soutenant les activités pastorales par l’entremise d’un meilleur contrôle de la santé animale, de l’amélioration des infrastructures d’adduction d’eau et la délimitation d’aires de pâturage au sein de couloirs de transhumance, ainsi que de la modernisation des infrastructures des marchés à bétail.

Ce projet a également permis de promouvoir une agriculture résistante aux changements climatiques en octroyant des subventions et en assurant des formations pour plus de 300 000 familles.

Objectif mondial soutenu grâce à cette initiative :


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