Des connaissances à protéger

Au Myanmar, les jeunes personnes handicapées ont des difficultés à accéder aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive, mais leur situation est en passe de s’améliorer.

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Depuis des années, les jeunes au Myanmar rencontrent des difficultés considérables pour accéder à des informations et des services relatifs à la santé sexuelle et reproductive ainsi que pour connaître leurs droits en la matière. La crise politique qui frappe le pays depuis début 2021 a entraîné des conflits dans de nombreuses régions et a davantage limité l’accès aux services de santé.

Cette situation est particulièrement difficile pour les personnes handicapées, qui sont souvent marginalisées et peinent à obtenir des informations et de l’aide en ce qui concerne leur santé sexuelle et reproductive. Elles sont notamment confrontées à des préjugés et à la stigmatisation, à l’exclusion sociale ainsi qu’à un manque de sensibilisation et de compréhension au sein de la société. 


Au niveau familial, les parents ont souvent des connaissances insuffisantes en matière de santé sexuelle et reproductive, et ne comprennent pas pourquoi ce sujet considéré comme tabou est important pour les enfants ayant un handicap.

Les personnes qui ont un handicap sont plus vulnérables face aux atteintes physiques et sexuelles, y compris le viol, que les personnes qui n’en ont pas. Non seulement elles n’ont pas toujours la possibilité de faire des choix éclairés en matière de santé sexuelle et reproductive, mais elles sont également davantage exposées à la maltraitance ou aux sévices, principalement de la part des personnes qui s’occupent d’elles. »

- une personne qui prend soin d’enfants ayant un handicap

Dans ce contexte difficile, le Fonds pour l’accès à la santé a apporté un soutien à l’Association médicale du Myanmar en vue de combler ce manque de connaissances, dans le cadre d’un projet axé sur la santé sexuelle et reproductive des adolescentes et adolescents.

Cette initiative rassemble des organisations qui travaillent avec des personnes handicapées et qui en comptent également dans leurs équipes, créant ainsi un espace sûr où ces personnes peuvent exprimer leurs besoins et leurs préoccupations. Ces efforts coordonnés ont mis en évidence le fait que bon nombre des difficultés rencontrées par les personnes handicapées pour accéder aux connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive ont pour origine les stéréotypes culturels des communautés qui les entourent.

L’inclusivité étant au cœur du projet, celui-ci fait participer de jeunes personnes handicapées ainsi que celles et ceux qui s’occupent d’elles à des séances éducatives soigneusement planifiées portant sur la santé sexuelle et reproductive à l’adolescence.

En participant à la formation, j’ai pris conscience du rôle vital que jouent les parents. Nous y avons pris part lorsque ma fille avait dix ans. Au départ, je pensais qu’il était trop tôt pour aborder des sujets liés à l’éducation sexuelle. Cependant, j’ai compris par la suite que ces connaissances peuvent aider à prévenir des problèmes résultant d’un manque de compréhension des enjeux. »

Daw Myint Myint - parent dont la fille est atteinte d’une déficience intellectuelle

Dans le cadre du projet, une approche éducative conviviale a été mise au point afin de rendre les séances interactives et d’encourager tout le monde à participer, en utilisant notamment la langue des signes, des contenus audiovisuels et des ressources en braille afin d’inclure le plus grand nombre de personnes possible.

Hay Mar, qui travaille bénévolement dans une école pour personnes malvoyantes, a participé à la formation. Elle-même malvoyante, elle n’avait jamais essayé d’acquérir des connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive parce qu’on lui avait dit que c’était tabou. Elle avait peu de connaissances sur des sujets tels que la planification familiale, les changements hormonaux ou les cycles menstruels.

Maintenant que j’ai ces connaissances, je n’hésite pas à les partager avec les personnes handicapées autour de moi. J’en parle également avec mes proches qui ont des enfants, et qui pourront ainsi mieux les protéger contre le harcèlement sexuel et les diverses conséquences du manque d’informations. »

Hay Mar - bénévole dans une école pour personnes malvoyantes

En début d’année, avec le soutien du Fonds pour l’accès à la santé, l’Association médicale du Myanmar a lancé une nouvelle application mobile dotée de fonctionnalités qui favorisent l’accessibilité, afin de transmettre à un plus grand nombre de personnes des connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive. Des efforts sont également en cours pour mettre en place un large réseau de médecins généralistes qui fournissent des services de santé sexuelle et reproductive aux adolescentes et adolescents ayant un handicap.

Toutes les images présentées dans cet article ont été générées au moyen d’outils d’intelligence artificielle. Les personnages de ces images sont entièrement fictifs et apparaissent uniquement à des fins d’illustration. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou non, ne serait que pure coïncidence.