The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Des gardes forestiers protègent la flore et la faune en Guinée

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Le braconnage, les feux de brousse et l’exploitation illégale des forêts en Guinée constituent depuis longtemps une menace pour les ressources naturelles du pays, mais un groupe hétéroclite de femmes et d’hommes travaillent à les protéger.

La célèbre couverture forestière de la Guinée comprend le parc national du Haut Niger, en Haute Guinée, ainsi que les réserves de la biosphère du massif du Ziama et du mont Nimba. Elle couvre 23 pour cent du pays et se prolonge jusqu'en Sierra Leone.

Les activités humaines menacent la biodiversité locale et ont causé la disparition de grandes étendues de terres fertiles. De plus, l'afflux de réfugiés de pays voisins a exercé une pression supplémentaire sur l'environnement et les ressources naturelles.

Il y a quelques années, le gouvernement a créé une unité d'élite de gardes forestiers pour protéger l'incroyable biodiversité de la Guinée. Cette unité hétérogène se compose d'ex-combattants, d'anciens militaires, de conservateurs de la forêt et de jeunes professionnels. Au total, 290 gardes forestiers et 29 officiers ont été sélectionnés, formés et déployés sur le terrain.

L'un des défis que doivent relever Faya et ses collègues est de réussir à convaincre les communautés de l'importance de protéger l'environnement. Le mode de vie des populations qui vivent aux abords de ces forêts repose sur le bois d'œuvre et de chauffage, la récolte de fourrage ainsi que la viande de brousse. Les ressources forestières sont une source de revenus pour ces populations.

La protection de l'environnement suppose souvent un changement profond des habitudes des communautés, qui doivent trouver de nouveaux moyens de subsistance, voire quitter la lisière de la forêt pour aller vivre ailleurs.

Les gardes forestiers jouent un rôle crucial pour soutenir ce changement.

« J'ai vraiment aimé participer à des projets communautaires, qu'il s'agisse d'aménager des potagers ou d'organiser des ateliers de fabrication de savons. Nous devons sensibiliser les populations défavorisées à l'impact direct qu'elles ont sur la forêt et l'environnement », explique Faya Nestor Kondiano.

Si ce changement s'est d'abord heurté à une certaine résistance, petit à petit l'idée a fait son chemin au sein des communautés. 

J'ai vraiment aimé participer à des projets communautaires, qu'il s'agisse d'aménager des potagers ou d'organiser des ateliers de fabrication de savons. Nous devons sensibiliser les populations défavorisées à l'impact direct qu'elles ont sur la forêt et l'environnement.»

Faya Nestor Kondiano - membre de l'élite paramilitaire des conservateurs de la nature dans la forêt de Ziama.

Ces femmes et ces hommes dissuadent les braconniers, en plus d'encourager les communautés locales à préserver certaines espèces d'arbres et à cesser la chasse des animaux de brousse.

Ce n'est pas un travail pour tout le monde : les gardes travaillent de longues heures dans des conditions difficiles, parfois éloignés de leurs familles pendant plusieurs jours ou semaines.

« Nous patrouillons parfois jusqu'à huit heures par jour, sans nécessairement suivre de route prédéfinie. Au cours des patrouilles, nous pouvons rester dehors sur le terrain pendant deux ou trois nuits », explique Faya Nestor Kondiano, membre de l'élite paramilitaire des conservateurs de la nature dans la forêt de Ziama.

« Nous nous déplaçons à pied, parcourant parfois 15 ou 20 kilomètres par jour. La forêt est dense et humide. La visibilité n'est pas bonne. Nous ne sommes pas armés, mais nous pouvons rencontrer des gens qui le sont, comme des braconniers avec des machettes ou des hommes qui coupent du bois afin de construire des abris pour leur famille. Ce sont les conditions dans lesquelles nous travaillons », ajoute-t-il.

Collette Brivogui vit à Ziama et a appris, entres autres, à fabriquer des fourneaux à bois plus économes.

« Le formateur nous a expliqué que la forêt se réduit et que nous exerçons trop de pression sur elle. Je suis consciente que j'utilisais beaucoup de bois auparavant. Ces fourneaux sont plus économes, ce qui a réduit la quantité de bois que nous devons utiliser.

« Nous avons appris à fabriquer du savon, à faire pousser des légumes et à gérer nos revenus.

« J'essaye d'inculquer à mes filles et à mon mari ce que j'ai moi-même appris. Nous avons parlé de commencer un potager.

« Nous avons toujours vécu ici avec les habitants du village, et nous ne pouvons pas aller ailleurs. En revanche, nous pouvons changer nos habitudes. »

Les détails du projet

L’UNOPS a mis en œuvre le projet pour le compte de l’Union européenne, en étroite collaboration avec le ministère guinéen de l’Environnement, des Eaux et Forêts ainsi qu’avec les communautés et les chasseurs par l’intermédiaire d’associations et d’organisations locales. Les activités menées dans le cadre du projet ont visé à sensibiliser, à informer et à soutenir les villageois dans leur recherche de méthodes alternatives de création de revenus. 


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