The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Exploiter le potentiel de l’énergie solaire en tant qu’instrument de développement

Les énergies renouvelables sont depuis longtemps considérées comme la meilleure façon d’alimenter en électricité les communautés isolées, mais comment garantir la durabilité des systèmes de production d’énergie ?

En Sierra Leone, seulement treize pour cent des habitants ont accès à l’électricité. Dans les zones rurales, ce pourcentage est d’à peine un pour cent.

Qu’il s’agisse de lampes de poche à pile, de lampes à pétrole, de générateurs à essence ou simplement de payer quelqu’un pour charger un téléphone portable, les habitants des zones rurales dépensent jusqu’à neuf pour cent de leur revenu pour s’alimenter en énergie. Dans les villages, les résidents sont prêts à sacrifier une partie considérable de leur revenu pour avoir accès à ces ressources énergétiques limitées.

Les énergies renouvelables font souvent figure de solution idéale en cas de problèmes d’accès à l’électricité. Toutefois, les régions rurales de la Sierra Leone abondent d’exemples de systèmes de production d’énergie solaire qui ne sont plus fonctionnels ou qui ne l’ont jamais été.

L’image fréquemment véhiculée de l’énergie solaire en tant que solution simple et efficace ne correspond donc pas à la réalité. Il est extrêmement complexe de concevoir le bon système de production d’électricité pour chaque communauté, mais lorsque l’approche adoptée est la bonne, l’énergie solaire peut devenir un formidable moteur de développement durable et entraîner d’importants progrès dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’économie.

Alors, comment fournir de façon durable une meilleure alimentation en électricité aux collectivités mal desservies ?

La réponse dépend bien évidemment du contexte. En Sierra Leone, l’UNOPS collabore avec le gouvernement et le ministère britannique du Développement international pour construire des mini-réseaux de production d’énergie solaire qui ont pour point central les centres de santé communautaires, sont gérés par des entrepreneurs, et permettent d’alimenter en électricité des villages entiers.

Qu’il s’agisse de lampes de poche à pile, de lampes à pétrole, de générateurs à essence ou simplement de payer quelqu’un pour charger un téléphone portable, les habitants des zones rurales consacrent jusqu’à neuf pour cent de leur revenu pour s’alimenter en énergie. »

Fournir de l’électricité aux régions rurales de la Sierra Leone

Il est vital pour les habitants des zones rurales du pays de disposer de centres de santé fonctionnels ainsi que d’une alimentation continue en électricité.

En plus d’être difficilement accessibles, les centres de santé restent rarement opérationnels jour et nuit en raison du manque d’une source fiable d’électricité. C’est en partie pour cette raison qu’il est dangereux d’accoucher en Sierra Leone. Le taux de mortalité maternelle du pays est d’un décès pour 17 naissances, l’un des plus élevés au monde.

Dans ce pays où un grand nombre d’accouchements se déroulent la nuit, les sages-femmes de nombreuses communautés rurales n’ont que la lumière de lampes de poche ou de téléphones portables pour travailler. En cas de complications, il leur est de plus difficile d’accéder aux installations nécessaires pour sauver la vie des mères et des enfants.

Outre la lumière dont les sages-femmes ont besoin pour travailler, l’énergie solaire peut fournir aux centres de santé l’électricité indispensable au fonctionnement des instruments utilisés pour les opérations d’urgence ainsi que des réfrigérateurs servant à entreposer des poches de sang pour les transfusions ou des vaccins pour prévenir les maladies.

La Sierra Leone deviendra ainsi un modèle d’amélioration de l’accès à l’énergie des zones rurales, illustrant les bénéfices à long terme des partenariats avec le secteur privé dans le cadre des activités de développement. »

L’électricité, moteur du développement

Il ne suffit toutefois pas d’installer quelques panneaux solaires, de construire ici et là une pompe à eau, d’apporter quelques ampoules ou de fournir des réfrigérateurs alimentés à l’énergie solaire pour assurer le fonctionnement à long terme des établissements de santé. Il faut également travailler avec le secteur privé.

En mettant les centres de santé au cœur des systèmes de production d’électricité, le projet mis en œuvre par l’UNOPS rend des exploitants privés responsables du fonctionnement et de l’entretien des mini-réseaux. En échange du terrain pour construire les microcentrales électriques, les centres de santé sont alimentés en énergie gratuitement. Ces systèmes permettent également de réduire le coût de l’électricité pour les habitants, qui peuvent ainsi en consommer plus au même prix ou faire des économies.

Une fois opérationnels, les mini-réseaux construits dans les villages offrent des possibilités de revenus immédiates. Les exploitants du secteur privé peuvent faire plus qu’alimenter les villages en électricité. Qu’ils choisissent de vendre des recharges de téléphone mobile, de mettre en place des services bancaires par téléphone, de commercialiser des offres d’accès à Internet ou d’octroyer des microfinancements pour l’achat d’appareils électroménagers, les possibilités sont illimitées.

Puisqu’il est avantageux pour les exploitants du secteur privé d’assurer leur bon fonctionnement, les mini-réseaux favorisent la réalisation d’investissements réguliers dans le secteur de l’énergie au sein des zones rurales. De tels systèmes de production d’énergie solaire sont ainsi réellement durables.

Bien que ce projet fût dans un premier temps destiné à de petits villages, la prochaine étape sera d’encourager les exploitants privés à participer au financement de mini-réseaux similaires au sein de plus grandes collectivités. L’objectif final est de créer les conditions nécessaires pour que le secteur privé soutienne le développement de mini-réseaux sans l’appui de donateurs externes.

La Sierra Leone deviendra ainsi un modèle d’amélioration de l’accès à l’énergie des zones rurales, illustrant les bénéfices à long terme des partenariats avec le secteur privé dans le cadre des activités de développement.


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