The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Une nouvelle donne pour la gestion des déchets en Asie du Sud
Que ce soit grâce à des outils numériques à Lahore ou à des activités scolaires à Katmandou, un projet aide des communautés à rendre leurs villes plus propres et à protéger l’environnement.
Dans un contexte d’étalement urbain en Asie du Sud, une transformation discrète est en cours. Des bidonvilles de Dacca aux berges de Lahore en passant par les cours d’école de Katmandou, des travailleurs et travailleuses du secteur des déchets ainsi que des jeunes prennent en main leur avenir avec le soutien du projet « Mers et rivières sans plastique en Asie du Sud » (aussi appelé projet « PLEASE »).
Il s’agit de la plus grande initiative dans cette région portant sur la lutte contre la pollution marine par les déchets plastiques et la promotion d’une utilisation durable du plastique. Financé par la Banque mondiale et mis en œuvre par le Programme de coopération dans le domaine de l’environnement pour l’Asie du Sud avec le soutien de l’UNOPS, le projet promeut des solutions concrètes, notamment des partenariats public-privé, des subventions en faveur de l’innovation et des initiatives éducatives inclusives, afin de construire une économie plus circulaire et plus juste.


Bangladesh
Le pouvoir des mots pour lutter contre la stigmatisation au Bangladesh
Dans la zone de Haddi Potti, à Dacca, l’histoire de Mohamed Riaz illustre la grande résilience des travailleurs et travailleuses du secteur des déchets face à la stigmatisation constante et au manque de respect que ces personnes subissent depuis longtemps. Aujourd’hui âgé de 36 ans, Riaz a commencé à collecter des déchets quand il n’avait que 12 ans.
« On a l’impression de n’être rien, comme si notre valeur était liée à ce que les autres jettent », raconte-t-il.
Les personnes travaillant dans le secteur des déchets, comme Riaz, sont souvent accusées de vols, exclues des rassemblements communautaires et contraintes de vivre dans des bidonvilles isolés. Cependant, un simple changement de vocabulaire contribue à faire évoluer les mentalités. Lors d’une séance de formation organisée par RedOrange Limited avec le soutien du projet PLEASE, le terme respectueux « poricchonnota kormi », qui signifie « personnel de nettoyage », a été introduit. Pour Riaz, c’était une expérience transformatrice.
« C’était la première fois que je me sentais fier de mon travail. Cette formation nous a rendu notre humanité », explique-t-il.
Pour que le changement soit durable, Riaz est convaincu de l’importance d’une éducation et d’une sensibilisation à plus grande échelle.
« La reconnaissance est un début, mais le vrai respect doit venir de l’intérieur de la société », ajoute-t-il.


Pakistan
L’accès à de nouveaux marchés grâce aux outils numériques au Pakistan
À Lahore, la technologie devient une bouée de sauvetage pour les personnes assurant le ramassage de déchets, comme Mehwish, une femme de 25 ans qui vit et travaille au bord du Kharak Nala, un ruisseau de la ville. Sans éducation formelle ni documents d’identité, et entièrement dépendante des ferrailleurs locaux, Mehwish, comme beaucoup de membres de sa communauté, a longtemps été piégée dans un cycle de pauvreté et d’endettement.
Toutefois, le lancement de l’application Plastech, développée par OTIUM Consultancy Services grâce à une subvention du projet PLEASE en faveur de l’innovation, commence à changer la donne. Conçue pour mettre en lien les personnes assurant le ramassage de déchets avec celles qui achètent du plastique, l’application permet d’éviter le recours à des intermédiaires exploiteurs. Après avoir suivi une formation, Mehwish est pleine d’espoir : « Cette application sera un excellent service pour notre communauté si tous les membres apprennent à l’utiliser et prennent connaissance des avantages supplémentaires qu’elle offre. »
L’application a déjà fait ses preuves : Suhail, un autre ramasseur de déchets qui ne sait ni lire ni écrire, a déclaré avoir gagné 3000 roupies supplémentaires en un seul mois grâce à celle-ci. « En simplifiant mon travail, cette application va réduire mon fardeau », se félicite-t-il. Maintenant, Suhail veut s’investir bénévolement pour sensibiliser sa communauté.
Toutefois, l’accès à de meilleures conditions de travail reste inégal. La plupart des membres de la communauté n’ont pas de téléphone intelligent et ne connaissent pas la valeur marchande du plastique collecté. En outre, beaucoup de personnes, en particulier des femmes, n’utilisent pas d’équipements de protection parce que leur coût est trop élevé.
« Une formation et une sensibilisation continues sont nécessaires », explique Shazia, une autre utilisatrice de l’application Plastech.
« L’application Plastech va contribuer à sensibiliser les femmes aux nouvelles possibilités offertes par la technologie et les téléphones mobiles », ajoute-t-elle.


Népal
Nurturing young environmental leaders in Nepal
À Katmandou, Bipana Budhathoki, 16 ans, montre que l’on n’est jamais trop jeune pour opérer un changement. Originaire de Sindhuli, Bipana était une élève timide qui parlait rarement en classe, mais elle a commencé à changer lorsqu’une initiative axée sur la réduction des déchets a débuté dans son école.
Mise en œuvre par Biocomp Nepal dans le cadre du projet « PLEASE River+ », cette initiative propose une éducation pratique à la protection de l’environnement dans plusieurs villes, notamment Katmandou et Lalitpur. À travers des boîtes à outils multilingues et des activités créatives comme des concours de fabrication d’objets à partir de déchets, elle enseigne aux élèves les principes de la réduction, de la réutilisation et du recyclage.
Aujourd’hui, Bipana gère les poubelles de son école et apprend à ses jeunes frères et sœurs à faire de même à la maison. « L’histoire de Bipana nous rappelle avec douceur que lorsqu’une jeune personne a la possibilité de s’épanouir, elle trouve le moyen de diriger en faisant preuve de bienveillance, de créativité et d’une force tranquille », explique son enseignant.
Que ce soit à travers de nouveaux termes plus respectueux, des outils numériques ou des activités éducatives, le projet PLEASE restaure la dignité, ouvre de nouvelles possibilités et favorise le leadership dans des endroits inattendus.


À propos du projet
Le projet « Mers et rivières sans plastique en Asie du Sud » est une initiative régionale visant à renforcer l’innovation et favoriser la coordination en faveur de solutions reposant sur l’économie circulaire pour lutter contre la pollution plastique dans les mers d’Asie du Sud. Ce projet concerne les huit pays d’Asie du Sud : Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Inde, Maldives, Népal, Pakistan et Sri Lanka. Il est financé par la Banque mondiale, mis en œuvre par le Programme de coopération dans le domaine de l’environnement pour l’Asie du Sud et soutenu par l’UNOPS. Consultez le site Internet du projet pour en savoir plus.